BANQUE DE DEVELOPPEMENT DES ETATS DE L'AFRIQUE CENTRALE

La BDEAC au coeur du développement des infrastructures de transport en zone CEMAC

La Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC) s’est engagée dans son Plan Stratégique 2013 -2017  à amplifier les financements en faveur des infrastructures, particulièrement celles qui ont  une forte dimension régionale, en vue d’améliorer l’intégration physique dans l’optique de la création d’un marché plus vaste et plus attrayant et de favoriser le commerce intra-CEMAC. En effet, la Sous – région  fait face à un déficit considérable d’infrastructures dans des secteurs tels que les transports, l’énergie, l’eau et l’assainissement. Uniquement l’insuffisance des infrastructures d’eau et d’assainissement coûte à l’Afrique en Générale l’équivalent de 5% du Produit Intérieur Brut (PIB). Les coûts élevés de transport ajoutent près de 75% au prix des marchandises et la quasi-totalité des pays de la CEMAC ont des délestages chroniques d’électricité. Selon une estimation de la Banque Africaine de Développement, l’élimination de ces défaillances pourrait ajouter deux (02) points de pourcentage à la croissance du PIB de l’Afrique.

En approuvant lors de son dernier Conseil d’Administration de l’année 2014, une contribution à hauteur de 40 milliards de Francs CFA en faveur du financement de la dorsale Batchenga-Ntui-Yoko-Tibati-N’Gaoundéré au Cameroun, la BDEAC a réaffirmé le rôle, d’acteur majeur, qu’elle compte jouer pour le développement des infrastructures en zone CEMAC. La réalisation du  tronçon  Batchenga – Ntui – Yoko – Tibati - Ngaoundéré permettra de compléter le chaînon manquant pour assurer l’achèvement de la liaison internationale Douala - Yaoundé – N’djaména en empruntant l’itinéraire le plus court. L’aménagement et le bitumage de cette route contribueront à l’amélioration des conditions de circulation sur le corridor et en conséquence à la fluidité du trafic vers l’hinterland, au renforcement de la compétitivité et de la croissance de l’économie de la République du Cameroun ainsi que de l’intégration économique régionale. Le Projet est donc, à ce titre, en conformité avec les missions de la BDEAC ainsi qu’avec les grandes priorités de l’Union Africaine en matière d’intégration régionale.

Afin que cette route soit un véritable vecteur de développement, le projet complété pas des aménagements de 120 kilomètres de pistes rurales pour faciliter l’accès aux sites de production agricoles et désenclaver les zones de production vivrière et de cultures de rente, la réhabilitation d’infrastructures socio-économiques (magasins de stockage, centres de santé, salles de classes, clôtures de sécurité des écoles,  centres de promotions de jeunes), des appuis aux activités spécifiques et entrepreneuriales des femmes, notamment les aspects de formation pour le renforcement des capacités, la mise en place des unités de production et de transformation des produits agricoles, la fourniture de kits agricoles aux coopératives féminines, la construction des stands d’exposition de produits agricoles et hangars de marchés. La mise en place d’un fonds d’appui aux initiatives économiques des femmes permettra de lever la contrainte d’accès au crédit. Le calendrier indicatif prévoit le démarrage des travaux pour le second semestre 2015.

A titre de rappel, la BDEAC a également contribué au financement de la route Kumba-Mamfé au Cameroun (chaînon manquant de la liaison Bamenda-Enugu), au bitumage de la route Kyabé-Singako au Tchad dont la réalisation permettra d’améliorer les conditions de transport/circulation des biens et des personnes entre Sarh et Abéché, à travers l’aménagement d’une voie routière praticable en tout temps. Ce faisant, le projet contribue à faciliter l’écoulement des productions agricoles et agropastorales des riches zones du Moyen Chari et de Salamat vers les centres de consommation de Sarh, Moundou, Ndjamena ou Abéché et vice versa pour les produits manufacturés. La BDEAC finance également la réalisation du projet d’aménagement et de bitumage de la route Ngouri-Bol-Frontière du Niger. Ce projet est un maillon manquant de la Route Transsaharienne (RTS), un des grands projets promus par le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD). Cette route permet globalement de relier directement six pays répartis dans trois des huit Communautés Economiques Régionales (CER) que compte l'Union Africaine: Algérie et Tunisie (UMA), Mali, Niger et Nigeria (CEDEAO) et Tchad (CEEAC). Longue de 416 km, la partie concernée par le Projet, communément appelé la route de contournement du Lac Tchad, relie le Tchad au Niger en contournant le lac par le Nord et en passant par les localités de Massaguet, Massokory, Ngouri, Bol, Baga Sola et Rig-Rig.

La BDEAC a également contribué à la mise aux normes internationales des principales plateformes aéroportuaires de la CEMAC. A ce sujet, il y a la construction de la nouvelle vigie de l’aéroport de Libreville, le financement de l’acquisition du radar de l’aéroport de Brazzaville, le bloc technique, l’aérogare et le pavillon présidentiel de l’aéroport de N’Djamena. La piste de l’aéroport de Pointe-Noire va être réhabilitée dans le cadre d’un financement mis en place par un pool de banques constitué  par la BDEAC.

Les financements mis en place, avec la participation de la BDEAC, pour le plan d’investissement du port autonome de Pointe-Noire, ont permis de réhabiliter et de moderniser les infrastructures et équipements portuaires. Ses capacités et ses performances se sont nettement améliorées et le port se positionne comme le principal pôle d’éclatement des trafics et de transbordement dans la sous région.

En définitive, s’agissant des infrastructures, la BDEAC intervient autant sur celles relatives au transport terrestre que aérien et maritime.