BANQUE DE DEVELOPPEMENT DES ETATS DE L'AFRIQUE CENTRALE
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Transformer l’échiquier de la passation des marchés publics africains, pour transformer l’Afrique

Qu’est-ce qui a déclenché ce processus d’examen des acquisitions par la Banque et quelles sont les échéances qu’elle s’est fixées pour le réaliser ?

Les opérations de la Banque, qui consistent principalement à fournir des prêts aux pays à des fins d’investissement, se font par le biais de contrats conclus avec des fournisseurs, des prestataires de services, des sous-traitants et des consultants. La politique des marchés publics de la Banque africaine de développement, tout comme celle de la plupart des autres banques multilatérales de développement (BMD), existe depuis plusieurs décennies. Au fil des ans, à mesure que le contexte des pays a changé et que la complexité de ce dont on fait l’acquisition s’est accrue, un sentiment général est apparu, à l’effet que la politique des marchés publics n’a pas suivi le rythme de ces changements. L’évolution de la politique des marchés publics au cours des années a été marginale, et davantage doit donc été fait pour aider les projets et les pays à parvenir à une meilleure efficacité et à une optimisation des ressources. Ces préoccupations ont été soulevées par nos parties prenantes et débattues également par les responsables de la passation des marchés publics dans les banques multilatérales de développement, et il a été estimé qu’un examen de la politique des marchés publics était devenu vraiment nécessaire. La Banque mondiale a initié un tel examen en 2012, et le processus est en cours. Cependant, nous avons eu le sentiment qu’il nous fallait également faire quelque chose de similaire, surtout en raison des défis spécifiques que doivent affronter les pays africains. Nous avons débuté ce processus à la fin de l’année dernière, et nous nous attendons à ce que le gros du travail soit terminé en l’espace de sept à huit mois. Il restera  ensuite un peu de travail à réaliser, entre autres, l’élaboration de quelques documents connexes, mais nous pensons qu’au troisième trimestre de cette année (soit en septembre ou en octobre 2014), nous l’aurons à peu près achevé. Si les choses se passent comme prévu, nous espérons pouvoir appliquer la nouvelle politique d’acquisitions aux nouveaux projets de la Banque d’ici le début de l’année prochaine.

Vous allez lancer un processus de consultations en Afrique du Sud, pour mener ensuite ces consultations dans de nombreux pays en Afrique, ainsi que dans d’autres pays. Qu’apporteront ces consultations et que vont-elles engendrer ?

Une politique afférente aux marchés publics ne peut pas fonctionner en vase clos. Elle doit être renseignée et orientée par les besoins de nos diverses parties prenantes – les ministères de tutelle, les entités qui empruntent, les ministères des finances, le secteur privé, la communauté des donateurs, la société civile et le public. Nous allons formellement débuter le processus de consultations par l’Afrique du Sud, à Pretoria, le lundi 10 mars. Ce premier exercice sera suivi de nombreuses autres consultations en Afrique ainsi qu’avec quelques pays membres non-régionaux et pays donateurs, pour qui l’obtention de l’assurance que le processus des marchés publics est réellement équitable, transparent et rigoureux constitue aussi un enjeu majeur. À chaque fois que nous menons des consultations en Afrique, nous invitons les communautés des donateurs à nous communiquer leurs points de vue. Quelques pays membres non-régionaux nous ont aussi fait part de leur intérêt à accueillir ces consultations, qui seront menées virtuellement ou en personne. Nous prévoyons que ce processus  consultatif sera en grande partie terminé d’ici la fin d’avril de cette année-ci, en espérant que le bilan de ces consultations pourra servir à définir  une politique des marchés publics.